Début octobre, un jour après un attaque incendiaire visant le ‘Liebig 34’ (espace autogéré), le préfet de police et le ministère de l’intérieur se sont rencontrés pour prendre des mesures contre le milieu autonome actif autour du secteur de la ‘Rigaer Straße’.
La zone de danger
Une de ses mesures est l’officialisation d’une zone de danger (à Berlin: zone réputée de criminalité) à la Rigaer et les rues environnantes. Il y a quelques temps déjà, les flics patrouillaient dans la rue par des va-et-vient avec des fourgons remplis.
Mais depuis fin octobre, cet aspect énervant s’est transformé en état de siège. Jour et nuit, et particulièrement le week-end, ont lieu en masse des contrôles d’identité et des fouilles.
Ce sont la plupart du temps les plus jeunes personnes qui se trouvent à proximité de ces projets et semblent correspondre à l’épouvantail de l’autonome. C’est une tentative de pacifier un quartier et de le transformer en « zone de non droit » pour ceux qui ne correspondent pas à l’image d’une ville « propre » et assimilable. Le fait que chacun puisse circuler librement est rendu presque impossible, particulièrement pour les illégaux et les personnes dépourvues de droit de séjour.
Ca arrive fréquemment, comme c’est une coutume chez les flics berlinois, qu’il y aient des arrestations et des agressions violentes sur les personnes contrôlées. Lorsqu’il ne se passe strictement rien, des délits sont inventés et des gens sont détenus de manière arbitraire. […] Hormis la surveillance directe et le contrôle de la rue, les flics et le sénat tentent, par des affiches et de la propagande conçues pour l’occasion, d’appeler une partie de la population à balancer et à faire des signalements sur leur site. Régulièrement, des « actions de nettoyage » sont menées pour nettoyer les murs et enlever affiches multicolore et graffitis informatifs. Un hélicoptère vole fréquemment au-dessus de la rue en faisant des va-et-vient, ou stagne parfois aussi pendant une demi-heure au-dessus de la Dorfplatz, le carrefour des rues ‘Rigaer‘ et ‘Liebig‘.
Un exemple de répression et de résistance
Le vendredi 27 novembre 2015, les flics ont assiégé à plus de 200la Rigaer Straße durant toute la nuit et ont contrôlé 91 personnes d’après la presse. Certaines personnes ciblées sont restées pendant de longues heures dans le panier à salade des flics sous une température glaciale. Beaucoup de personnes se sont montrées solidaires et se sont mis en route pour la Rigaer Straße. Mais la plupart des personnes avaient déjà été arrêtées par les flics dans les rues environnantes et envoyées en GAV pour 48h. D’autres avaient été stoppées par les flics en partant de la gare de la Frankfurter Allee et forcées dans le même temps de remonter dans le prochain train.
Mais au lieu de se laisser intimider, les gens se sont défendus en partie avec des engins pyrotechniques et ont réagi en construisant une barricade et en incendiant une voiture de luxe dans le secteur et autour de la zone de danger. Merci à tous ceux qui nous ont rejoins et qui se sont montrés solidaires selon leurs possibilités.
Cette journée a montré aux flics leur échec à ramener le calme dans le quartier, et ce malgré l’état de siège. Aujourd’hui comme hier, des personnes continuent à résister dans la rue et ne se plient pas à la violence des dominants.
Faisons de toute la ville une zone de danger !
Montrons aux dominants que le quartier rebelle de la ‘Rigaer’ ne se laisse pas pacifier ! Restons solides, incontrôlables et ne nous laissons pas intimider par la terreur policière ! […]