La résistance contre la construction du barrage dans la forêt de Sivens dans le sud-ouest de la France s'inscrit dans une tradition de combats radicaux contre des projets de construction énormes, contre les crimes écologiques et contre l'arrogance étatique. A nommer seraient surtout la lutte du Larzac, contre l'élargissement d'une base militaire il y a 40 ans, mais aussi les combats des différentes ZAD (Zones À Défendre), comme celle de Notre-Dame des Landes, contre la construction d'un énorme aéroport dans l'ouest. Les méthodes de la résistance contre le barrage dans le Tarn renvoient bien plus, ainsi que le nom "ZAD du Testet", aux combats militants dans la Zone À Défendre (ZAD) de Notre-Dame des Landes. L'État réagit à cette ZAD dans le Tarn avec une répression dure, jusqu'au meurtre le 26 octobre 2014 du manifestant Rémi Fraisse, par une grenade offensive lancée par la gendarmerie.
La mort de Rémi a mis soudainement fin aux activités policières sur le site. Par la suite, des milices de droite reprirent la tâche d'oppression de la résistance radicale de gauche. Entre des points de contrôle non réglementés par l'État sur les routes du Tarn et des raids paramilitaires sur la ZAD par des unités ne portant pas de marques distinctives, le monopole étatique sur la violence fut brisé par les milices en coopération avec le préfet et ses flics subordonnés. Le 6 mars, après un blocus d'une semaine par le syndicat agricole de droite (FNSEA) et les milices, ayant eu pour but d'affamer les activistes, la ZAD fut évacuée par les forces de l'ordre.
NON au barrage du Testet
En octobre 2013, la campagne contre le projet de barrage planifié depuis plus de 40 ans dans le Tarn commença. Le barrage dans la zone humide du Testet est un projet du Conseil Général, dominé par les sociaux-démocrates. Par l'intermédiaire d'un barrage, la rivière du Tescou devait être retenue et un réservoir d'eau formé, qui devait être utilisé dans la vallée pour l'irrigation de l'industrie agraire monoculturelle basée sur le maïs.
Le projet prévu « retenue de Sivens » devait être réalisé dans le nord-est du Tarn, à environ 10 km de Gaillac. Le Tescou devait être initialement retenu le long de la forêt de Sivens jusqu'à Barat. L'édification de ce barrage devait conduire à l'inondation de 48 ha de terres, dont 29 ha sont classifiés réserve naturelle. Afin de réaliser cette retenue, la dernière zone humide du Tescou a été détruite et une grande partie de la forêt déboisée. La zone humide et la forêt étaient des éléments importants de l'équilibre écologique de la région. La zone humide recensait la plus grande biodiversité du département et demeurait le dernier espace vital de beaucoup d'espèces animales et végétales. En outre, les zones humides filtraient beaucoup de substances nocives, c'est pourquoi ce site était considéré comme très propre jusqu'à sa destruction.
Le coût du barrage
Le barrage prévu devait, respectivement aux plans initiaux, contenir 1,5 millons de litres cube d'eau, et être d'une longueur d'1,5 km, d'une largeur de 230 m et d'une profondeur moyenne de 4 m. Le projet est financé à 100% par les fonds publics et est estimé à 8,4 millions d'euros, desquels 10% sont payés par le Conseil Général du Tarn, 10% par le Conseil Général du Tarn-et-Garonne et 50% par l'Agence de l'Eau Adour-Garonne. Les 30% restants sont financés par le Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural (FEADER).
L'idée du barrage fut développée pour la première fois dans les années 1970. Aujourd'hui, le projet est réalisé par la Compagnie d'Aménagement des Côteaux de Gascogne (CACG). L'eau retenue doit servir en grande partie à l'irrigation de plus de 300 hectares d'agriculture industrielle, ce qui concerne entre 10 et 20 grosses exploitations dans la région.
L'occupation : ZAD, deuxième épisode
Dans les années 2010 et 2011, des activistes écologistes de différentes organisations non-gouvernementales commencèrent le travail d'information sur le projet de barrage. En octobre 2013, des personnes plus axées sur l'offensive se rencontrèrent en assemblée sur le futur lieu de construction et nommèrent leur collectif « Tant qu'il y aura des bouilles ». Il fut à cette occasion décidé de conduire la lutte à un autre niveau et d'occuper le terrain. Ainsi, le 23 octobre fut occupé un ancien bâtîment abandonné : la métairie neuve. En référence au nom que les contestataires contre l'énorme aéroport prévu à Notre-Dame des Landes avaient choisi, le site autour du barrage prévu fut nommé « Zone À Défendre » (en abrégé : ZAD).
ZAD partout : Notre-Dame des Landes
Depuis les années 1970, des luttes se font aussi à l'encontre du projet géant de la construction d'un aéroport à Notre-Dame des Landes (NDDL) dans le nord de Nantes – projet actuellement développé par VINCI (voir aussi : le déboisement la forêt Chimki en Russie). Des 1350 hectares de surface prévus à l'origine, le Conseil Régional compte toujours celler 1200 hectares pour bâtir un aéroport international. Depuis 2007 il y a de plus en plus d'occupations sur la zone, et depuis campement action-climat en 2009, la contestation dans la région a pu à plusieures reprises arriver à des dimensions spectaculaires. En plus de manifestations à plusieurs dizaines de milliers de personnes à Nantes, la résistance militante et directe s'est aussi renforcée – ainsi que la répression étatique. Le terme ZAD avait originellement été utilisé par ceux au pouvoir pour désigner l'aéroport prévu à NDDL comme Zone d'Aménagement Différé. Les opposant-e-s au projet (ZADistes) squattèrent en quelque sorte l'abrégé, pour en faire une Zone À Défendre (ZAD). Le concept de ZAD se retrouve utilisé depuis dans diverses actions d'occupation (écologistes) en France – de même dans la vallée du Tescou...
Source : Sivens sans retenue, Feuilles d'automne 2014, Éditions La Lenteur, 978-2-9540696-6-1, 2015
Seulement peu d'activistes emménagèrent sur la zone du Testet initialement. En octobre et novembre, l'occupation se passa très tranquillement. Dès le mois de décembre, des cabannes furent incendiées, et la situation changea brutalement lorsque 20 personnes cagoulées attaquèrent la Métairie Neuve l'après-midi du 23 janvier. Ceux-ci menacèrent et bousculèrent deux habitantes présentes. Ils firent irruption dans la maison avec violence, détruisirent les vitres et le toît, et rendirent le lieu inhabitable avec des produits chimiques collants d'une odeur insupportable. Tout invite à croire que les produits utilisés étaient du répulsif à gibier.
L'escalade de la violence : sous les octets la plage ?
Les occupant-e-s réalisèrent qu'il existait un groupe bien organisé et prêt à des attaques physiques. Ces agresseurs, apparaissant en civil, organisés hiérachiquement, bien coordonnés sur des objectifs précis et violents, sont nommés par les activistes « les milices ». Après les premières attaques, des tours de garde dans les lieux d'habitations des occupant-e-s furent organisés, et la question de l'auto-défense discutée de manière plus large.
La Bouillonnante (deuxième foyer d'occupation) fut dégagée par les flics le 27 février. Dans les semaines qui suivirent, l'occupation pris de l'ampleur, jusqu'à ce que l'administration locale annonce en mars que les travaux de construction ne devraient pas reprendre avant septembre 2014. Le 16 mai, alors que beaucoup d'occupant.e.s étaient repartis, toute la zone fut expulsée. Un appel à réoccupation de la ZAD fut lancé pour le 15 août. Pendant l'occupation un camp fut construit dans les environs de la maison de la forêt, que les occupant-e-s nommèrent «Woodstock».
Du 23 au 25 août se sont déroulés les premiers gros affrontements en raison des travaux de déboisement qui allaient débuter. La presse écrivit de manière accrocheuse que plus de 80 cocktails Molotov furent lancés sur les flics. La destruction systématique du bois fut rendue possible par une présence massive de plusieurs compagnies de gendarmes mobiles. En l'espace d'un mois, une grande partie des arbres fut rasée, les activistes rapportèrent l'apparition d'un «désert». On passa alors dans les affrontements de zone boisée à terrain découvert.
Repression : Le pouvoir prépare l'offensive
Il y eut quotidiennement des actions directes et militantes jusqu'au 25 octobre. La volence policière atteignit des points culminants, comme par exemple le 8 septembre : « la journée des enterré-e-s » où plusieurs activistes s'étaient alors enterrés jusqu'au cou aux points de blocage. Les flics réagirent alors contre les enterré-e-s de manière extrêmement violente, leur donnèrent des coups de pied et les bombardèrent de gaz lacrymogènes. Dans la même période, les flics détruisirent de nombreuses structures habitées comme des huttes et des tentes. Les objets personnels des activistes furent aussi volés et brûlés, et même les provisions de nourriture et les équipements de premiers soins, qui furent éparpillés sur le sol et enduits de spray au poivre. Les manifestations pacifiques furent également violemment réprimées. Le siège du Conseil Général du Tarn à Albi fut occupée le 9 septembre, pendant qu'un activiste grimpeur fut chassé par les flics aux cimes des arbres sur le site du Testet.
En plus des unités de gendarmerie normales, des unités spéciales particulièrement violentes, les PSIG et plus tard les CRS et les GM, furent engagées contre la ZAD. Le PSIG est une unité spéciale de la gendarmerie spécialisée dans la surveillance et l'intervention. Enfin, les occupant-e-s eurent même à combattre des unités anti-terroristes. Les flics utilisèrent également la ZAD en tant que laboratoire d'expériences pour des nouvelles technologies. Ainsi furent essayées dans la pratique des nouvelles formes de gazs lacrymogènes. À cette occasion fut utilisé un gaz, qui paralysait physiquement de manière passagère les personnes exposées.
Des groupes d'élèves de Gaillac et de Castres se déclarèrent solidaires des occupant-e-s à la mi-septembre. Une grande mobilisation eue lieu le 25 octobre lors d'un grand week-end de résistance. Les forces de l'ordre se retirèrent de la zone la veille mais revinrent dans la nuit.
Meurtre : l'Etat tue Rémi Fraisse
Entre 5000 et 7000 manifestants vinrent sur le site du Testet au cours du week-end du 24 au 26 octobre pour s'opposer à l'édification du barrage. Les flics avaient mis les machines de construction en lieu sûr, seuls les quelques équipements restants furent brûlées. Dans la nuit du 25 au 26 octobre, un jeune écologiste fut tué par les flics. Rémi Fraisse, originaire de Toulouse, âgé de 21 ans, fut touché par une grenade offensive et mortellement blessé. Les flics et l'État maquillèrent et turent le meurtre durant les 72 heures suivantes, et essayèrent de se disculper par des mensonges et des calomnies. Après le meurtre de Rémi, l'indignation dans toute la France fut immense, il y eut dans beaucoup de villes des manifestations de solidarité et de rage.
Dans les semaines suivant le meurtre, en France et ailleurs, diverses actions ont été menées contre la violence étatique et la police arbitraire. Entre autres, rien qu'à Paris 20 lycées ont été bloqués et ailleurs des postes de police ont été bloqués et attaqués. Dans de nombreuses villes, des manifestations et émeutes contre la violence policière eurent lieu et furent violemment réprimées.
Après le meurtre et les réactions qui en découlèrent, les flics se retirèrent de la ZAD et ne revienrent pas sous la pression de l'opinion publique, devenue trop importante. Le projet fut momentanément stoppé par la Ministre de l'écologie Ségolène Royal. Les occupant-e-s revinrent et de nouvelles structures furent à nouveau construites. Au cours de l'hiver, le combat médatique fut encore plus présent, de nouvelles personnes rejoignirent la lutte et une dynamique se redéveloppa. L'occupation pu être maintenue de manière permanente.
Pro-barrage et anti-pellut
Les occupan-t-e-s avaient de plus en plus à faire aux « pro-barrage » – regroupement où l'on retrouvait des membres des milices. Le 15 novembre, un rassemblement pro-barrage eut lieu avec participation ouverte des milices. La marche fut organisée par La Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA). La FNSEA a une réputation d'être un syndicat de droite, influent, pro industrie-agraire et anti-écologique.
Déjà en juin 2014, un pacte de collaboration entre la gendarmerie et la FNSEA a été mis en place. Sous prétexte de vouloir poursuivre des cas de vols dans des exploitations agricoles et des propriétés privées, la FNSEA a le droit d'appliquer les «moyens nécessaires». Certains membres de la FNSEA portèrent des fringues au slogan « Soutien aux gendarmes de Sivens » ou « brigade anti-pellut ». Le mot « pellut » [provenant de l'occitan et signifiant littéralement poilu, chevelu] désigne de manière péjorative des gens alternatifs. Il est utilisé comme insulte par les pro-barrage. Plusieurs membres de la FNSEA ont été reconnus parmi les miliciens. Certains recrutements eurent même lieu dans d'autres départements limitrophes.
Au niveau de la « com » la FNSEA lanca alors un nouveau discours: « Les paysans ont besoin d'eau pour nourrir le peuple ». D'après ce point de vue, les « extrémistes » auraient voulu menacer l'alimentation de la population par leur résistance contre le barrage de Sivens. Le président de la FNSEA a qualifié les zadistes de « djihadistes verts ». Le débat public connu une évolution passant de pour ou contre le barrage à pour ou contre les zadistes. La question concernant le genre d'agriculture à adopter ne fut alors plus discutée.
Semaine déterminante !
Au début de l'année 2015 la ZAD fut attaquée a plusieurs reprises par les Milices protégées par la gendarmerie. Ceux-ci coopéraient aisément lorsqu'il s'agissait de réprimer les occupant-e-s de la ZAD. La nuit, on pouvait même entendre des tirs d'arme à feu autour de la zone.
Le 6 mars 2015, le Conseil Général décida de la reprise des travaux. Dans la semaine précédante, à peu près 400 pro-barrages et membres de la FNSEA ainsi qu'autant de flics bouclaient le secteur de la ZAD du Testet. Le but était de couper l'approvisionnement des occupant-e-s afin de les affamer. La communication entre les 50 occupant-e-s et les actifs solidaires hors de la zone a été, de ce fait, rendue impossible. Les assemblées générales des activist-e-s sur la ZAD ont été empêchées dans le mois précédent le blocus. Aux alentours du site, les milices fouillaient des véhicules de leur propre chef, menacant et violentant les conducteurs, controlant les papiers d'identité et les prenaient en photo. Les violences commises par ces personnes allèrent même plus loin : destruction de véhicules, courses-poursuite, menaces de viol, tabassage, ... Les miliciens menacaient également les zadistes en leur spécifiant qu'ils allaient organiser ou particper à une expulsion quelque soit la décision finale prise par le Conseil Général. Vers la fin du blocus, des voisins et ami-e-s de la ZAD organisèrent un convoi depuis Gaillac, pour y ramener des vivres. Le convoi fut arreté par les milices et les flics et n'arriva jamais à la ZAD - contrairement aux annonces du Maire de Gaillac et du Préfet pour désamorcer la situation. Dans plusieurs villages des rassemblements de solidarité avec la ZAD ont été empêchés.
Expulsé-e-s mais pas vaincu-e-s, la résistance continue !
Le 6 Mars, le Conseil Général décida avec 46 voix contre 43, l'expulsion de la ZAD et la construction du barrage. Rien n'a été réellement acté concernant la taille du projet. La ZAD serait tout de même expulsable. Les appels à résister n'ont pas pu empecher l'expulsion réalisée le jour même.
Même des semaines après l'expulsion, le terrain reste entièrement bouclé, les riverains ne peuvent même pas passer les postes de contrôle de la gendarmerie. Mais la résistance continue et continuera dans la région du Tarn.
Interview par le Collectif de medias autonomes du Tarn avec un ZADist un moins après l'expulsion
CmaT: Comment a-t-on pu en arriver à un point, où des milices ont le pouvoir de contrôler d'autres gens?
ZADist@: Nous sommes à la campagne ici, tout le monde connait tout monde. Les pro-barrage ont dit que les occupant-e-s venaient de l'extérieur. La région est dominée presque exclusivement par les agriculteurs. Partout dans la famille et dans les alentours, il y a des gens qui nourissent des rumeurs. Entre autres que les squatteur-e-s voleraient. Le blocus fait par les pro-barrage a même été soutenu par des riverains, avec des vivres par exemple. La plus grande et la plus forte de nos initiatives fut la tentative de ravitaillement depuis Gaillac. Mais on n'a pas pu faire grand chose. Le siège de la FNSEA a été occupé pendant deux heures. On nous a expulsés avec des lacrymogènes. À ce moment là, il est devenu trÈs difficile pour nous de nous organiser. Il n'y avait presque pas d'espaces ni d'infrastructures. Les rassemblements ont été interdits préventivement dans la plupart des cas.
CmaT: Avez-vous essayé de savoir qui se cachait derrière ces milices ?
ZADist@: Les pro-barrage sont souvent socialisé et organisé dans un cadre campagnard, ils sont d'un milieu paysan. Ils ne veulent pas de gens de l'extérieur et ils essaient d'instrumentaliser la colère contre les squatteur-e-s. La mise en place des milices n'a été possible seulement parce que la FNSEA dirige le pays. Les structures agricoles sont le nombril de la société par-ici. Depuis la nuit du 26 octobre, la nuit de la mort de Rémi, les flics ont eu la possibilité d'expulser la ZAD, le tout avec le soutien de l'opinion publique. Il y avait besoin d'une solution non-policière. C'était le plan du préfet. C'est au final les milices qui ont exercé la répression. Ceci pourrait être un exemple pour pouvoir combattre aussi d'autres ZAD. C'est à cause de cette forme de répression inconnue jusqu'à present que nous voulions parler avec vous.
CmaT: Est-ce-que les pro-barrage étaient armés ?
ZADist@: Oui. Ce sont des hommes qui vont à la chasse. Dans les confrontations, ils ont chassé des occupant-e-s avec des chiens et des fusils. Nous avons entendu des coups de feu. S'ils ont visé des gens, on ne le sait pas. La milice était aussi armée de barres de fer. Plusieurs personnes ont eu les pare-brises de leurs voitures cassés par les milices.
CmaT: Est-ce que les agriculteurs sont seulement échauffés
ou est-ce qu'il y a pour eux un intérêt financier si le barrage est
construit ?
ZADist@: Il y a seulement une vingtaine d'agriculteurs qui
profitent du barrage. Les autres riverains se solidarisent avec ces
agriculteurs.
CmaT: Et le Front National (FN), est-il puissant par-ici ?
ZADist@: Il ne s'agit pas d'une question locale mais nationale. Le sud-ouest de la France est plutôt progressif, mais le FN est fort. Ceci est le cas pour toutes les zones rurales en France. En 2002, les habitant-e-s d'un village dans le coin ont voté FN a 90%. Beaucoup de gens de la région ne connaissent presque personne qui ne soit pas d'ici. La xénophobie va si loin, que des personnes d'autres régions françaises sont concernées. Ceci a été utilisé stratégiquement contre la ZAD, car beaucoup d'activistes venaient d'autres régions.
CmaT: Comment était l'expulsion pour vous ? Voulez-vous encore vivre ici après de tels évenements ?
ZADist@: Beaucoup ici se sentent découragés. Le tournant de « contre le barrage » vers « contre les ZADistes » est très frustrant. L'expulsion s'est passée il y a un mois seulement. Actuellement les gens sont encore très en colère. La distance par rapport aux évènements ne vient que peu à peu, mais la rage reste. Beaucoup se penchent sur d'autres projets maintenant.
CmaT: Y-a-t'il de nouveaux projets dans la région? Ou les gens sont-ils démoralisés ?
ZADist@: Non! La place de la ZAD est maintenant abandonnée, mais
il y a divers projets dans l'entourage qui se préparent.
Photos: Justin Raymond & Collectif des médias autonomes
Dans le Tarn...
Dans le Tarn, des milices fascisantes au service des notables locaux et de l'ordre dominant
témoignage collectif d'occupants et de sympathisants de la ZAD du Testet (PDF)