Le petit reportage qui suit ("Pain et fromage", du nom du repas traditionnel des familles pauvres en Iran) ne montre pas une exception. A quoi peut-on s'attendre d'autre dans un pays où le salaire minimum est fixé à moins de 3.000 $ par an alors que le coût minimum de la vie est fixé à 9.000 $ annuels ? Et cela, bien sûr, si on a un emploi dans un pays où le taux de chômage officiel est d'environ 30% de la population active.
Si on peut lire ici ou là de la part d'une certaine prétendue "gauche" européenne et américaine dévoyée osant encore se prétendre et se dire "altermondialiste" et " anti-impérialiste" , ( elle n'a n'a pour beaucoup d'iraniens rien a envier aux éloges de tout les partis les plus réactionnaires et d'extrême droite mondiaux qui vénèrent unanimement le régime des mollahs et Ahmadinejad) et qui sur ces sites internet ne cessent de nous répéter lâchement et complaisamment qu'Ahmadinejad serait "le candidat des pauvres" et le "candidat du peuple " ou que le régime de la "république " islamique aurait un "aspect social", il suffit de gratter à peine la façade religieuse du régime et la propagande des médias pros Ahamadinejad de l'Irna ( l'agence de presse officielle du régime), pour y trouver le système Capitaliste dans ce qu'il a de plus odieux de plus barbare et de plus répressif.
La misère que subit un nombre incalculable des familles ouvrières ou pauvres d'Iran n'empêche pas le fils de Khamenei d'avoir plus d'un milliard de dollar sur un compte personnel à Londres., la misère que subi tout les jours le peuple n'empêche pas le clan de la famille d'Ahmadinejad de se vautrer dans le luxe et la corruption. La misère que subit un nombre incalculable des familles ouvrières ou pauvres iraniennes n'empêche pas de nombreux hauts cadres supérieurs du régime de s'être enrichi a coups de trafics de drogue, d'enfants et de femmes, de corruptions et détournements d'argent public divers qui durent depuis les débuts de la "révolution islamique"et de faire dormir leurs fortunes collossales dans les banques suisses et dans les paradis fiscaux.
Quand aux ouvriers et militants syndicalistes clandestins qui se lèvent courageusement pour défendre leurs droits, ils font face quotidiennement à la répression, aux tribunaux d'exception, à la torture et à la prison, comme ces trois militants ouvriers de la ville de Sanandaj condamnés il y a deux jours de cela à 40 coups de fouet pour avoir manifesté le 1er Mai de cette année 2009.
On ne sera pas étonné non plus de savoir que parmi les membres des pasdarans c'est a dire les membres des gardiens de la "révolution islamique" qui en civil matraquent tout les jours les manifestants aux cotés des miliciens Bassij's se trouvent de nombreux cadres supérieur de l'oligarchie iranienne, de riches patrons et chefs d'entreprise iraniens qui se sont enrichis grâce au régime depuis des années sur le dos du peuple, on comprend mieux alors la haine et la violence de classe de cette caste des pasdarans qui est prête a tout pour garder ses privilèges moyenâgeux, on comprend mieux ces déchainement barbares contre les manifestants, les femmes, les jeunes les militants syndicalistes, mais aussi le pourquoi du comment de la violence de leurs comportement quand ils ont saccagés avec une violence inouïe les facultés de Téhéran et d'Isfahan lieux de savoir et de culture ou ils ont sauvagement matraqués et assassinés de nombreux étudiants qui occupaient ces deux facultés les plus connues du pays, lors des débuts du soulévement.
Traduction du reportage et témoignage d'enfants iraniens parmi des millions d'autres a être condamnés a des vies de misères:
Journaliste : Comment allez-vous Madame ? Allez vous bien ? Merci de montrer le chemin vers l'intérieur.
La femme : Merci beaucoup. Soyez le bienvenu. Une fois dans la pièce, la femme continue à parler : "Je vends des habits, les voisins m'aident en me donnant des chose, en me donnant du riz. Je vends des habits et paie ce dont j'ai besoin pour vivre."
Le journaliste : "Comment achetez vous et vendez vous des habits ?" La femme : "On m'apporte des habits d'occasion d'une organisation de charité, je les lave et les vends."
Le journaliste : "Combien gagnez-vous par mois ?"
Elle répond : "Environ 1.000 Toman (soit 1 $) par semaine.
Le journaliste se tourne vers la petite fille et demande : "Le matin, quand tu te réveilles, qu'est-ce que ta mère te donne à manger ?"
La petite fille : "Du fromage"
Journaliste : "Et pour le repas de midi ?"
La petite fille : "Du fromage"
Le journaliste : "Tu te rappelles de ce que tu as mangé pour le dîner la nuit dernière ? La nuit dernière quand il faisait nuit et que c'était l'heure de te coucher, qu'as tu mangé ?"
Gênée, la petite fille regarde sa mère ; "rien"
Le journaliste : "Tu n'as rien mangé ?"
La petite fille bouge la tête pour confirmer.
"Tu as eu faim la nuit dernière ?"
La petite fille bouge la tête pour confirmer. "As tu dit à ta mère que tu avais faim ? Qu'est-ce qu'elle t'a répondue ?"
La petite fille : "Oui, j'avais faim et maman disait que lorsqu'ils amèneraient quelque chose plus tard elle pourra nous donner à manger".
Le journaliste : "Alors tu es allée au lit en ayant faim ? Et quand tu t'es réveillée le matin tu avais toujours faim ?"
La petite fille bouge la tête pour confirmer.
Le journaliste : "Alors qu'as tu eu et qui te l'a apporté ?"
La petite fille : "J'ai eu du fromage et du pain, c'est les voisins qui l'ont apporté".
Le journaliste se tourne vers le petit garçon. "Qu'as tu mangé ? Au petit déjeuner ?"
Le petit garçon : "Du pain et du fromage pour le petit-déjeuner et à midi."
La mère fond en larmes et en pleurant dit : "Je n'ai même pas assez d'argent pour avoir une maison. Je n'ai personne pour m'aider, je n'ai même pas d'argent, je jure devant Dieu que les voisins m'aident et c'est tout. Je n'ai personne pour me protéger, je n'ai personne."
Le journaliste au petit garçon : "Ali, pourquoi pleures-tu ? Tu peux relever ta tête ?"
Il relève sa tête et dit "c'est seulement mes yeux qui me démangent".
Le journaliste se tourne vers Khadijeh, la fille ainée et lui dit "Imagine qu'un des responsables de parti soit assis ici et t'écoute, que lui dirais tu ? Que lui dirais tu avec ton coeur ?"
Khadijeh : "je veux seulement une maison".
Le journaliste lui rappelle qu'elle peut dire tout ce qu'elle a sur le coeur et dans ses pensées.
Khadijeh se met à pleurer : "Je veux juste que ma mère ne soit plus triste et bouleversée. Qu'on ne soit plus dépendants de l'aide des autres."
Elle commence à sangloter.
Le journaliste demande au petit garçon combien d'argent il a gagné et ce qu'il va faire avec. "L'as-tu mis dans ta poche pour le dépenser ?"
Le petit garçon répond qu'il a gagné entre 10 et 20 tomans (environ 2 cents) et "je donne tout à maman, je ne veux pas les dépenser".
Source et traduction d'après revolutionary road iran en lutte et rowzane